Accès à Internet en Syrie
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Histoire du développement d’Internet en Syrie
La Syrie a ouvert l’accès à Internet au public relativement tard. Une connexion Internet a été établie dans le pays en 1997, mais pendant des années, la Syrie était le seul pays connecté du Moyen-Orient qui n’autorisait pas l’accès général du public hrw.org. À la fin des années 1990, seules les institutions gouvernementales et quelques individus (souvent via des connexions proxy à travers le Liban) pouvaient se connecter en ligne hrw.org. Ce déploiement prudent reflétait la politique officielle : le régime du président Hafez al-Assad avait adopté une approche “lente”, craignant la libre circulation de l’information. Tous les médias en Syrie étaient étroitement contrôlés, et les responsables craignaient que l’Internet puisse permettre la dissidence hrw.org. Même Bashar al-Assad (le fils de Hafez, qui dirigeait la Société Syrienne de l’Informatique avant de devenir président) plaidait pour l’élargissement de l’accès à Internet, mais les services de sécurité s’y opposaient en raison de préoccupations sur la “sécurisation” d’une société traditionnelle hrw.org. L’accès public à Internet n’a vraiment commencé qu’en 2000, peu après que Bashar al-Assad a pris le pouvoir thenetmonitor.org.
Une fois qu’Internet a été introduit, son utilisation a crû régulièrement, bien que sous une forte surveillance de l’État. Les premiers fournisseurs de services Internet étaient affiliés à l’État, et l’Établissement des Télécommunications Syriennes (STE) est devenu la principale porte d’entrée. En juillet 1998, environ 35 agences gouvernementales syriennes étaient en ligne en.wikipedia.org, marquant le premier pas vers la connectivité. Au début des années 2000, la croissance était modeste – par exemple, en 2000, il n’y avait qu’environ 30 000 utilisateurs (0,2 % de la population) en ligne en.wikipedia.org. Cependant, au cours de la décennie suivante, l’accès s’est élargi : en 2010–2011, environ 4,5 millions de Syriens (~20 % de la population) avaient accès à Internet en.wikipedia.org. Cette période a vu des jalons clés en termes d’infrastructure, tels que l’introduction de l’ADSL à large bande en 2003 en.wikipedia.org et la prolifération des cybercafés et de l’internet mobile. Deux opérateurs mobiles, Syriatel et MTN, ont lancé des services dans les années 2000, apportant des données mobiles (2,5G/EDGE puis 3G) aux grandes villes en.wikipedia.org. Dès le départ, le gouvernement a maintenu un contrôle strict – le STE conservait un monopole sur l’infrastructure Internet fixe et les passerelles internationales, garantissant que les autorités pouvaient surveiller et filtrer le trafic thenetmonitor.org. À la fin de cette période, la Syrie avait mis en place un cadre Internet de base, mais restait à la traîne par rapport à ses pairs régionaux en raison d’un ralentissement délibéré de l’expansion et de mesures de censure étendues.
Situation actuelle
Pénétration et accès à Internet
Malgré des années de conflit et de contraintes, des millions de Syriens utilisent aujourd’hui Internet, bien que les chiffres exacts de pénétration varient selon les sources. En 2021, environ 8,5 millions de Syriens (46–47 % de la population) étaient des utilisateurs d’Internet en.wikipedia.org. (C’était une forte augmentation par rapport à environ un tiers de la population en 2017–2019.) D’autres analyses citent un taux actuel légèrement plus bas – de l’ordre de 36 % des Syriens utilisant Internet, ce qui reste très faible par rapport à la moyenne régionale de ~74 % pulse.internetsociety.org. Ce qui est clair, c’est que la Syrie reste derrière la plupart des pays du Moyen-Orient en matière de connectivité, se classant près du bas de la région en.wikipedia.org. L’accès est très inégal géographiquement : les zones urbaines (comme Damas, Alep, Lattaquié) bénéficient d’une bien meilleure connectivité que les régions rurales ou dévastées par la guerre. Plus de 55 % des Syriens vivent dans des villes, et ces zones bénéficient de l’infrastructure télécom existante (y compris des réseaux mobiles 3G/4G dans de nombreuses villes) datareportal.com en.wikipedia.org. En revanche, de nombreux villages ruraux et zones de conflit souffrent de réseaux endommagés et d’une électricité peu fiable, rendant l’accès à Internet rare ou inexistant. Des années de guerre civile – incluant des bombardements généralisés et des coupures de courant – ont détruit l’infrastructure télécom dans certaines parties du pays, isolant des communautés entières. Selon certaines estimations, environ deux tiers du pays étaient déconnectés des FAI syriens au plus fort du conflit en raison de dommages aux infrastructures et de fermetures délibérées aleppo.c4sr.columbia.edu. Dans ces zones, les gens ont dû se fier à des moyens alternatifs tels que des signaux mobiles transfrontaliers (par exemple, des tours de téléphonie turques près de la frontière) ou des liaisons par satellite pour se connecter aleppo.c4sr.columbia.edu.
Tout le trafic Internet en Syrie continue d’être canalisé à travers des points de contrôle contrôlés par l’État. L’Établissement des Télécommunications Syriennes (STE) reste le pilier central – pratiquement chaque connexion Internet fixe et la plupart du trafic de données mobiles passent par le réseau de STE benton.org. La bande passante internationale est limitée à quelques passerelles : trois câbles sous-marins à fibre optique reliant la côte méditerranéenne de la Syrie et une liaison en fibre optique terrestre à travers la Turquie benton.org. Cette architecture centralisée signifie que le gouvernement peut restreindre ou couper relativement facilement la connectivité du pays. En effet, l’ensemble de l’Internet du pays est devenu inaccessible à plusieurs reprises. Par exemple, en juillet 2012 et à nouveau en novembre 2012, la Syrie a connu des coupures d’Internet à l’échelle nationale lorsque le gouvernement a effectivement fermé Internet pour affirmer son contrôle lors d’opérations de sécurité thenetmonitor.org. De tels événements soulignent à la fois la vulnérabilité de l’infrastructure de la Syrie et l’emprise serrée du gouvernement sur l’accès.
Accessibilité et qualité du service
L’accès à Internet en Syrie est non seulement limité – il est également cher et lent pour de nombreux citoyens. La combinaison d’une concurrence limitée, de l’effondrement économique et des sanctions a rendu les coûts de connectivité relativement élevés par rapport aux revenus moyens syrianobserver.com. Le contrôle strict du gouvernement sur les FAI (et la récente consolidation du secteur mobile sous des entreprises liées au régime) a signifié qu’il y a peu de pression sur le marché pour abaisser les prix. En conséquence, les connexions à large bande à domicile ou même les forfaits de données mobiles consomment une part significative des revenus d’un salarié moyen, en particulier au milieu de la crise économique en cours et de l’inflation monétaire en Syrie. Au-delà des coûts, la qualité du service est médiocre par rapport aux normes mondiales. Les vitesses de large bande en Syrie sont extrêmement basses – en 2024, la Syrie était classée près du bas (179ème sur 181 pays) avec des vitesses de téléchargement n’atteignant en moyenne qu’environ 4,6 Mbps en.wikipedia.org. De nombreux utilisateurs subissent des pannes fréquentes ou des ralentissements. Les utilisateurs urbains doivent souvent faire face à des réseaux surchargés, tandis que les utilisateurs ruraux (s’ils ont accès) n’obtiennent souvent que des connexions de base en 2G/3G. Le manque d’investissement dans une infrastructure moderne (pas de 5G généralisée, fibre jusqu’au domicile limitée, etc.) signifie que l’expérience numérique de la Syrie est caractérisée par des problèmes de bande passante et de fiabilité. Cette combinaison de coûts élevés et de faible qualité limite encore l’utilisation effective d’Internet, car de nombreux Syriens ne peuvent tout simplement pas se permettre un accès régulier ou luttent avec une connectivité trop lente pour des applications modernes.
Censure et contrôle gouvernemental
L’environnement Internet en Syrie fait partie des plus lourdement censurés et surveillés au monde. Le régime Ba’ath au pouvoir a, depuis le début, traité les espaces en ligne comme une extension de son contrôle autoritaire. La censure Internet en Syrie est extensive – des milliers de sites Web ont été ou sont interdits pour des raisons politiques ou de sécurité en.wikipedia.org. Au fil des ans, les autorités syriennes ont filtré les sites d’actualités, les blogs d’opposition, les sites kurdes et islamistes, et même les plateformes de médias sociaux ou de messagerie populaires jugées menaçantes. Avant 2011, des plateformes comme Facebook, YouTube et Twitter étaient officiellement bloquées en Syrie en.wikipedia.org. (Ces interdictions ont été brièvement levées au début de 2011 dans une manœuvre calculée, juste au moment où les manifestations du Printemps arabe se répandaient, peut-être pour apaiser le public ou pour mieux surveiller le discours en ligne en.wikipedia.org.) Même lorsque les sites sont accessibles, les utilisateurs font souvent face à une surveillance omniprésente. Le gouvernement surveille l’utilisation d’Internet de très près – employant des technologies telles que l’inspection approfondie des paquets pour espionner le trafic – et a arrêté des citoyens pour ce qu’ils publient en ligne en.wikipedia.org. Des lois vagues contre la cybercriminalité et les fausses nouvelles sont utilisées pour détenir des blogueurs et des utilisateurs de médias sociaux, créant un climat de peur. En 2009, la Syrie avait obtenu une place sur la liste des “ennemis d’Internet” de Reporters sans frontières (et a été ultérieurement qualifiée de “État espions” complet), reflétant sa répression systématique de la liberté en ligne en.wikipedia.org thenetmonitor.org.
Le contrôle d’Internet s’exerce également par le monopole de l’État sur l’infrastructure. Étant donné que pratiquement toutes les connexions passent par des nœuds contrôlés par le gouvernement, les autorités peuvent ralentir Internet ou couper l’accès dans des régions spécifiques pendant des opérations militaires ou des troubles. Tout au long de la guerre civile, le régime Assad a exploité à plusieurs reprises cette capacité. En plus des coupures à l’échelle nationale, il y a eu de nombreuses fermetures localisées – par exemple, Internet et les réseaux cellulaires dans les zones rebelles étaient régulièrement désactivés pendant les sièges ou les offensives. Tout cela a conduit les utilisateurs d’Internet syriens à pratiquer l’autocensure et à recourir à des outils de contournement. De nombreux Syriens utilisent des VPN ou des proxys pour accéder à du contenu bloqué ou pour communiquer plus en toute sécurité, bien que même l’utilisation de VPN soit techniquement illégale et que les services VPN soient souvent ciblés pour blocage. Il est à noter que les services de Voix sur IP (VoIP) (comme Skype) ont été entièrement bloqués, nécessitant des solutions de contournement pour quiconque tentant de passer des appels via Internet en.wikipedia.org. En résumé, le paysage Internet actuel en Syrie est celui où l’État surveille de près quelles informations peuvent être accessibles et punie ceux qui franchissent des lignes rouges en ligne.
Impact du conflit sur la connectivité numérique
Le conflit syrien en cours depuis 2011 a eu un impact dévastateur sur la connectivité numérique du pays. Les infrastructures physiques ont été gravement endommagées par la guerre. Les câbles à fibre optique, les centraux téléphoniques, les tours de téléphonie cellulaire et les réseaux électriques ont été détruits ou perturbés par des bombardements et des combats, notamment dans des villes durement touchées comme Alep, Homs et Deir ez-Zor thenetmonitor.org. Dans certains endroits, les équipes de réparation n’ont pas pu maintenir les réseaux en toute sécurité, entraînant des pannes prolongées. La fragmentation territoriale de la Syrie pendant la guerre a également créé un patchwork de connectivité. Les régions en dehors du contrôle gouvernemental ont dû trouver des moyens alternatifs de se connecter : par exemple, les communautés tenues par l’opposition dans le nord de la Syrie ont souvent compté sur du matériel de contrebande et sur Internet transfrontalier en provenance de Turquie, comme des liens Wi-Fi longue portée ou des cartes SIM mobiles turques aleppo.c4sr.columbia.edu. Dans d’autres cas, l’Internet par satellite a été utilisé par des journalistes, des groupes humanitaires ou des civils là où les réseaux terrestres étaient en panne aleppo.c4sr.columbia.edu. Ces solutions improvisées étaient coûteuses et n’ont pu servir qu’une fraction de la population. Pendant ce temps, dans les zones contrôlées par le gouvernement, l’État coupait parfois délibérément Internet et les communications dans les zones rebelles comme tactique de guerre (utilisant essentiellement la connectivité comme levier). Le résultat fut un divorce numérique intensifié par le conflit : les gens à Damas ou Lattaquié pouvaient encore se connecter (bien qu’avec la surveillance), tandis que ceux dans l’Eastern Ghouta assiégé ou à Idlib rural étaient plongés dans une isolement numérique pendant de longues périodes.
L’impact de la guerre est également visible dans les indicateurs de connectivité globaux de la Syrie. Pendant les pires années de conflit, la bande passante totale d’Internet de la Syrie et le nombre de connexions actives ont chuté. Une analyse en 2015–2016 a révélé qu’environ un tiers seulement du pays avait un accès régulier aux services Internet syriens, le reste étant hors ligne en raison des dommages causés par la guerre ou de déconnexions
aleppo.c4sr.columbia.edu. Bien que certaines stabilités soient revenues dans certaines parties de la Syrie, des pannes continuent de se produire. Les pénuries d’électricité (coupures de courant quotidiennes) et le manque de carburant pour les générateurs signifient que même là où l’infrastructure réseau est intacte, la maintenir alimentée est un défi. Par conséquent, bien que la pénétration officielle d’Internet en Syrie ait lentement augmenté à nouveau ces dernières années, l’expérience sur le terrain dans de nombreuses régions est celle d’une connectivité intermittente. Le conflit a également ralenti les mises à niveau et l’entretien du réseau – par exemple, les projets d’expansion de la large bande en fibre ou de déploiement de réseaux de nouvelle génération ont été reportés ou réduits. De nombreuses installations télécoms détruites n’ont pas encore été reconstruites, en particulier dans les régions contrôlées par l’opposition ou anciennement contestées. Tous ces facteurs ont retardé le développement d’Internet en Syrie de plusieurs années : la nation nécessitera une reconstruction significative de son infrastructure numérique dans les années post-conflit pour regagner et améliorer la connectivité.
Défis de l’accès à Internet
La Syrie est confrontée à de nombreux défis pour garantir un accès universel, fiable et ouvert à Internet. Les principaux obstacles comprennent :
- Infrastructures détruites : Après plus d’une décennie de guerre, une grande partie de l’infrastructure télécom de la Syrie est en état de délabrement. Les opérations de combat ont détruit des tours de téléphonie cellulaire, coupé des lignes à fibre optique et détruit des centres d’échange. En conséquence, de vastes zones du pays restent physiquement déconnectées. Selon un rapport, les dommages causés par la guerre et les coupures intentionnelles avaient isolé environ deux tiers de la Syrie de son réseau Internet au plus fort du conflit aleppo.c4sr.columbia.edu. La reconstruction de cette infrastructure est un processus lent et coûteux, entravé par l’instabilité persistante et le manque de fonds.
- Surveillance et contrôle gouvernementaux : La prise de contrôle serrée du gouvernement syrien sur Internet constitue un défi fondamental pour l’accès libre. Puisque l’État “possède l’infrastructure”, il peut faire pratiquement tout – surveiller, filtrer, intercepter le trafic à volonté syriadirect.org. Des outils de surveillance avancés sont déployés dans tout le pays. Environ 2010–2011, les autorités ont installé des systèmes de pare-feu et d’inspection approfondie des paquets (DPI) fabriqués aux États-Unis pour améliorer considérablement leurs capacités de surveillance et de blocage syriadirect.org. Cela signifie que les utilisateurs en Syrie sont sous surveillance constante ; chaque e-mail, chat ou page web peut être enregistré. Une telle surveillance a de vraies conséquences : des militants et des citoyens ordinaires ont été arrêtés (et même soi-disant tués) après que le gouvernement a intercepté leurs communications en ligne thenetmonitor.orgsyriadirect.org. Le climat de surveillance non seulement porte atteinte à la vie privée et à la liberté d’expression, mais dissuade également les gens d’utiliser pleinement Internet, sachant que toute activité en ligne pourrait être surveillée. Jusqu’à ce que cet appareil de surveillance soit réformé, les Syriens continueront à manquer d’une expérience Internet sécurisée et ouverte.
- Menaces de cybersécurité : Dans le contexte du conflit, Internet en Syrie a été le champ de bataille de la cyberguerre. Des groupes de hackers pro-régime – les plus infâmes étant l’armée électronique syrienne (SEA) – ont mené de nombreuses cyberattaques. Soutenue (au moins tacitement) par le gouvernement, la SEA a ciblé des militants de l’opposition, des médias indépendants, et même des organisations internationales en défigurant des sites Web, en phishing sur des comptes de médias sociaux, et en diffusant des logiciels malveillants thenetmonitor.org. En Syrie, les attaques de logiciels malveillants sont une menace constante : il y a eu des cas d’applications de chat ou de logiciels falsifiés diffusés auprès des partisans des rebelles qui prenaient secrètement le contrôle des appareils, espionnaient par le biais des caméras, et extrayaient des données syriadirect.org. Ces menaces cybernétiques ont conduit à des arrestations et mis en danger des vies (par exemple, les données de localisation piratées d’hôpitaux de campagne ont été utilisées pour coordonner des bombardements) syriadirect.org. D’autre part, des militants de l’opposition syrienne et des hacktivistes internationaux ont également participé à des opérations cybernétiques (comme la fuite d’e-mails gouvernementaux ou la cartographie de l’équipement de surveillance du régime eff.org). Globalement, la prévalence des cyberattaques et le manque de protections robustes en matière de cybersécurité rendent Internet en Syrie très hostile. Les utilisateurs font face non seulement à la censure, mais aussi au risque de piratage et de logiciels malveillants, avec peu d’options pour des services de cybersécurité (car de nombreux outils de sécurité occidentaux sont restreints par des sanctions).
- Sanctions internationales et isolement : Les sanctions mondiales contre la Syrie ont accidentellement créé un “embargo numérique” qui entrave l’accès à Internet. Les sanctions américaines et européennes – visant le régime d’Assad – restreignent l’exportation de nombreuses technologies, logiciels et services en ligne vers la Syrie. Cela a entraîné l’interdiction pour les Syriens ordinaires d’utiliser de grandes plateformes et outils en ligne occidentaux en.wikipedia.org. Par exemple, les magasins d’applications, les services de paiement et de nombreux outils basés sur le cloud (services Google, services Apple, Amazon Web Services, Zoom, Netflix, etc.) sont officiellement interdits sur le territoire syrien en.wikipedia.org. Même lorsque certains services de base sont autorisés, les entreprises technologiques internationales ont souvent tendance à “surcompliquer” les sanctions pour éviter les risques juridiques accessnow.org. Par conséquent, les Syriens se retrouvent dans l’incapacité de télécharger des applications populaires, de mettre à jour des logiciels ou d’accéder à des plateformes d’apprentissage en ligne – creusant le fossé numérique. Les sanctions signifient également que les équipements et matériels réseau sont plus difficiles à obtenir. Les entreprises de télécommunications en Syrie ont du mal à importer des routeurs avancés, des commutateurs et des pièces nécessaires à l’expansion ou à la réparation, puisque nombreux sont les fournisseurs qui refusent d’expédier vers la Syrie. Bien que les sanctions aient des exemptions pour les biens humanitaires, le secteur numérique a largement été laissé de côté. Cet isolement a laissé la Syrie technologiquement à la traîne et son infrastructure Internet obsolète. C’est une épée à double tranchant : les sanctions visent à mettre la pression sur le régime, mais elles “privent des millions de Syriens des services numériques”, comme l’ont noté les groupes de défense des droits de l’homme accessnow.org. Lever ou assouplir certaines sanctions technologiques est une question politique complexe, mais tant que cela ne sera pas fait, la connectivité de la Syrie restera contrainte par plus que sa politique interne – elle est également limitée par des barrières internationales.
Perspectives d’avenir
En regardant vers l’avenir, le futur de l’accès à Internet en Syrie dépendra à la fois des développements internes et du soutien international. Du côté optimiste, toute amélioration de la situation politique et sécuritaire en Syrie devrait probablement entraîner des gains immédiats pour la connectivité numérique. Si le conflit s’atténue davantage et que la reconstruction s’accélère, nous pouvons nous attendre à des efforts de reconstruction des infrastructures de communication endommagées dans les grandes villes et à l’extension des réseaux vers des zones mal desservies. Le gouvernement syrien a annoncé des plans ambitieux pour une “transformation numérique d’ici 2030”, y compris des projets comme une nouvelle “Cité technologique” près de Damas pour stimuler le secteur des TI syrianobserver.com. Les responsables vantent ces initiatives comme des étapes pour moderniser l’économie syrienne et rattraper les avancées technologiques régionales (similaires aux pôles technologiques des États du Golfe) syrianobserver.com. Il y a aussi des signes de progrès progressif dans le secteur des télécommunications : par exemple, la Syrie a licencié un troisième opérateur mobile (Wafa Telecom) en 2022 pour faire face à Syriatel et (le désormais retiré) MTN en.wikipedia.org. L’entrée d’un nouvel acteur pourrait, en théorie, améliorer la couverture mobile et réduire les coûts pour les consommateurs grâce à la concurrence. Ces développements suggèrent que, du moins sur le papier, la Syrie a des opportunités d’étendre l’accès à Internet et d’adopter de nouvelles technologies (comme le déploiement éventuel de la 5G ou l’élargissement des réseaux à fibre optique) dans les années à venir.
Cependant, il y a des défis considérables à réaliser ces améliorations. Les antécédents du régime en matière de mise en œuvre des initiatives technologiques sont mauvais – les promesses passées (comme le lancement d’un satellite de communications syrien d’ici 2018) ne se sont jamais concrétisées syrianobserver.com. De nombreux observateurs sont sceptiques quant à ce que la “Cité technologique” annoncée ou les plans de transformation numérique ne seront guère plus que de la rhétorique, compte tenu de l’état économique désastreux du pays et de l’hostilité continue du régime envers les flux d’informations libres syrianobserver.com. En effet, sans réformes significatives, les mêmes facteurs qui ont entravé l’accès à Internet auparavant persisteront : forte censure, surveillance et contrôle centralisé pourraient transformer la nouvelle infrastructure en un autre outil d’autoritarisme plutôt qu’en un bien public syrianobserver.com. L’accessibilité restera également un problème – avec une économie en ruine et une pauvreté généralisée, de larges segments de la population pourraient ne pas être en mesure de payer un service Internet même s’il devient techniquement disponible. Les pannes d’électricité fréquentes et les pénuries de carburant devront être résolues pour qu’un réseau numérique amélioré fonctionne de manière fiable.
Le rôle des acteurs internationaux sera crucial dans l’avenir d’Internet en Syrie. Les organisations mondiales et régionales pourraient aider à reconstruire l’infrastructure télécom dans le cadre d’une reconstruction post-guerre plus large (par exemple, le financement du rétablissement de câbles à fibre optique, de tours de téléphonie mobile ou l’établissement de centres communautaires Internet). Des voix de la société civile ont appelé à veiller à ce que les Syriens ne soient pas laissés pour compte dans le domaine numérique. Les organisations de défense des droits numériques ont exhorté à lever certaines sanctions liées à la technologie pour aider la connectivité de la Syrie à se rétablir. Au début de 2025, plus de 160 ONG et groupes syro-américains ont demandé au gouvernement américain d’élargir l’allègement des sanctions pour couvrir l’accès à Internet et les logiciels, notant que les restrictions actuelles ont “entravé l’accès des personnes en Syrie à Internet, aux logiciels et aux services numériques” nécessaires à la reconstruction accessnow.org. Si les sanctions sur les équipements de communication et les services en ligne étaient assouplies, des entreprises comme Google, Apple et d’autres pourraient progressivement rétablir l’accès à leurs plateformes pour les Syriens, leur permettant d’utiliser des smartphones et des outils en ligne de manière légale et sécurisée. Cela aiderait énormément l’éducation, les affaires et l’intégration dans l’économie numérique mondiale. Même sans une levée totale des sanctions, des initiatives humanitaires pourraient offrir des solutions temporaires – par exemple, des hubs Internet par satellite dans des zones éloignées ou des programmes offrant une connectivité subventionnée aux écoles et aux hôpitaux.
En termes d’expansion d’Internet, beaucoup dépendra de la stabilité et de la gouvernance. Si la Syrie se dirige vers la paix et peut-être la réconciliation politique, les investissements en provenance de l’étranger (provenant potentiellement de pays alliés comme la Russie, la Chine ou l’Iran, qui sont moins réticents face aux sanctions) pourraient affluer pour moderniser les réseaux. Dans le meilleur des scénarios, au cours de la prochaine décennie, la pénétration d’Internet en Syrie pourrait se rapprocher de la moyenne du Moyen-Orient (qui est supérieure à 70 %), signifiant des dizaines de millions de Syriens supplémentaires en ligne. De nouveaux câbles sous-marins ou des liens réseau pourraient être établis pour augmenter la bande passante, et des services mobiles modernes 4G/5G pourraient s’étendre à plus de villes et de régions rurales. D’un autre côté, si le conflit ou la domination autoritaire se poursuivent, la Syrie pourrait rester l’un des environnements numériques les moins connectés et les plus censurés au monde. La fuite des cerveaux de professionnels des technologies se poursuivra, et la jeunesse du pays sera de plus en plus isolée des opportunités en ligne dont bénéficient leurs pairs ailleurs.
En résumé, l’avenir de l’accès à Internet en Syrie est dans la balance. Les ingrédients pour une amélioration – une population jeune désireuse de se connecter, une demande latente d’information et une assistance internationale potentielle – sont présents. Il existe des propositions et des initiatives concrètes sur la table pour reconstruire et étendre le réseau. Cependant, des progrès significatifs nécessiteront de surmonter des défis persistants : reconstruire l’infrastructure, mettre fin aux coupures de connectivité délibérées, rendre l’accès abordable et assouplir le contrôle strict qui a longtemps étrangle la vie numérique de la Syrie. Si ces obstacles peuvent être surmontés, les Syriens pourraient enfin bénéficier d’un Internet plus ouvert et robuste dans les années à venir, aidant à rétablir le pays et à le relier au monde extérieur. accessnow.org